En pleine crise de paranoïa galopante — personne ne m’aimeuh, le monde entier m’en veut, on ne répond pas à mes mails, ma mère m’a suffisamment cassé les pieds pour que je rentre brutalement à Lyon, le garage Ren@ult et la Préfecture de Lyon ont conspiré pour que je parte avec des plaques provisoires et que je doive rentrer à Belfort chercher ma carte grise, le gîte rural dans le Lot ne donne pas confirmation de ma réservation, ma voisine du dessous ajoute à mes insomnies, mon marchand de fruits est en vacances, et en plus il pleut…
Un seul remède : le restau syrien.
Le patron nous baise la main et nous appelle « Princesses », comme à son ordinaire — Les filles qui suivent des régimes pour se sentir belles n’ont vraiment rien compris : il suffit d’aller manger chez lui. L’accueil est flatteur et la cuisine sublime…
Départ pour Alep : entrées à déguster dans un ordre précis (d’abord les galettes, puis la viande hachée marinée qu’il faut manger en même temps que l’houmous, la salade aux mystérieux dix-sept ingrédients, et enfin le taboulé), boeuf à la cerise (remonte-moral obligatoire), mouhalabieh pour changer du Dessert des mille et une nuits, recette vieille de 1200 ans, fromage blanc frais et sauce tiède à la cannelle (mais il faut varier les plaisirs). Un bisou du patron, le digestif offert par la maison, et la promesse de revenir bientôt !
Retour à pied. Il fait frais, mais la pluie a cessé. Le Rhône roule des eaux sombres et huileuses. Ca sent la pluie, le platane mouillé, le fleuve. Les Berges sont presque désertes, vacances et mauvais temps se conjuguent pour laisser danser seules sur le fleuve les lumières de la ville.
Et Saint-Pothin s’élève toujours près de chez moi en insulte au Parthénon en particulier, et à l’Architecture en général…
Vingt-cinq ans, l’agreg, une voiture, le ventre plein : que me manque-t-il finalement, sinon des détails ?
Miaaaaaaam!
J’en veux! je veux retourner tout de suite à Lyon! c’est pas juste!
Gros bisous
Ben euh les copines nan?!
Moi je reviens d’une cure hippie et je suis enfin revenue sur terre…
Réponse : LA chève est une partie integrante de Samothrace, elle se ballade partout et est LA specialité culinaire de l ile : chevreau farci! miam!
Ca donne bien envie tout ça !
Et tu écris aussi bien que tu dessines. C’est un régal, vraiment.
Etrangement – je ne saurais pas te dire pourquoi – j’adore cette fameuse odeur de platane mouillé. Peut-être parce que le platane donne une odeur à la pluie, ou bien parce qu’il réveille en moi de bons souvenirs pluvieux qui ont coulé au fin fond de ma mémoire végétale…
Crooke et Aspasy > Z’avez qu’à être à Lyon !
Tippie > Tu veux que je t’envoie un tupperware la prochaine fois ? et : Merci !
STV > L’odeur du platane, c’est presque ma madeleine : elle est inséparable de mon affection pour Lyon. (Bienvenue ici, par ailleurs !)